Les petits pots pour bébé sont-ils bons pour leur santé ?

Publié par Christine Avellan  |  Mis à jour le par Estelle Hersaint

Pas le temps de cuisiner tous les repas de bébé ? Pour dépanner ou gagner du temps : les petits pots pour nourrir bébé nous simplifient la vie ! Mais sont-ils sûrs et sains pour nos enfants ? Explications.

Depuis de nombreuses années, les scandales entachent régulièrement l’industrie agroalimentaire. Viande de cheval dans des lasagnes dites au bœuf, saumons de Norvège nourris aux farines animales, animaux bourrés d’antibiotiques… Même si le secteur des aliments pour enfants ne semble pas avoir été touché par ce type de problèmes, les parents ont besoin d’être rassurés quant à la sécurité des aliments donnés à leur enfant. Heureusement, les produits pour bébés sont à part dans le monde de l’industrie alimentaire et répondent à une législation européenne stricte.

Une réglementation stricte pour les repas de bébé

« La réglementation en vigueur en France depuis 1976 est beaucoup plus stricte que celle concernant les aliments classiques », assure Magali Bocquet, secrétaire générale du Secteur français des aliments de l’enfance (SFAE). Des exigences drastiques qui concernent les matières premières, mais aussi la chaîne de fabrication et les produits finis.

Ainsi, du champ à l’assiette, un petit pot subit environ 165 contrôles ! Une centaine sur les matières premières, une cinquantaine lors de la fabrication, cinq sur les emballages alimentaires, et dix sur le produit fini.

Les contrôles sont encore plus importants pour les laits infantiles : plus de 510 analyses par jour peuvent être réalisées. Il y a tellement d’exigences sanitaires que les produits infantiles sont fabriqués dans des usines exclusivement consacrées à ce type d’aliments. Tous ces contrôles permettent une traçabilité optimale. Et en cas de doute, il est possible de remonter l’historique de chaque matière première.

Pour autant, si tous les petits pots sont soumis à la même réglementation stricte en Europe, toutes les marques ne se valent pas. La sécurité d’un point de vue de l’hygiène, des pesticides, et des additifs est partout assurée mais certaines marques ajoutent des agents de texture plutôt que de faire du 100 % fruits ou légumes mixés, ne respectent la mesure de 50 / 50 entre féculents et légumes… On prend donc soin de détailler les étiquettes !

Des produits frais pour une diversification alimentaire menée à la baguette

Dans les aliments infantiles, les teneurs en nitrates et en pesticides sont très faibles.

  • Pour les nitrates, la limite autorisée est 10 fois plus stricte que dans les aliments courants.
  • Pour les pesticides, les limites sont jusqu’à 500 fois plus strictes que pour les aliments courants.
  • Pour les additifs, seulement 53 sont autorisés dans les produits industriels de l’alimentation infantile contre 400 environ dans les aliments pour adultes. Le but est ici de protéger le système digestif si fragile des tout petits.

Pour arriver à un tel résultat, le choix des matières premières est forcément très minutieux. Les producteurs de fruits et légumes ou de viandes sont soigneusement sélectionnés et doivent respecter des cahiers des charges draconiens.

De plus, les fabricants privilégient les filières courtes (France ou Europe) quand cela est possible. « Des relations qui durent souvent de nombreuses années et des filières locales sont autant de moyens de limiter les intermédiaires et de mieux contrôler les provenances », ajoute Magali Bocquet. D’ailleurs, les industriels communiquent de plus en plus sur l’origine des fruits, légumes, viandes, poissons…

Côté viandes, les morceaux sont choisis avec minutie : 100 % de muscle, aucun abat, pas de bœuf britannique, pas de farine animale pour l’alimentation des bêtes. Seuls certains antibiotiques sont autorisés pour soigner les animaux et des délais suffisamment longs sont à respecter avant d’utiliser leur viande.

Côté fruits et légumes : mêmes exigences. Cultures en plein champ, méthodes de luttes contre les parasites les plus naturelles possibles, champs situés dans des zones protégées au maximum des risques de pollution, par exemple suffisamment loin des autoroutes…

Pour les enfants : pas de conservateurs dans les purées ni les compotes !

Tout en respectant les contraintes de fabrication industrielle, les recettes essaient d’être les plus naturelles possible. Pas de conservateurs, ni d’édulcorants, ni de colorants, ni d’arômes artificiels. À noter également que les OGM sont interdits.

Pour limiter l’utilisation des additifs, les fabricants accordent un soin particulier au choix des matières premières, en privilégiant par exemple des variétés de pommes qui ne sont pas trop acides et cueillies à maturité.

Un bon équilibre alimentaire entre petit pot ou fait maison

Des recettes simples, mais aussi équilibrées d’un point de vue nutritionnel pour couvrir les besoins spécifiques des moins de 3 ans. Là encore, les règles sont précises. Protéines, lipides et glucides sont dosés pour assurer une croissance harmonieuse. « Notamment concernant la juste quantité de protéines », note le Dr Laurence Plumey*, nutritionniste à l’hôpital Necker (Paris). Pour rappel, les petits Français de moins de 3 ans consomment quatre fois trop de protéines, car les parents donnent souvent trop de viande.

Les bons repères en protéines :

  • 20 g (soit un quart de steak haché de 80 g) à 1 an
  • 25 g de viande à 2 ans
  • 30 g à 3 ans
  • Un maximum de 100 g à 10 ans.

Les aliments infantiles contiennent également peu de sucre et moins de 0,2 g de sel pour 100 g. Du coup, un aliment infantile est trois fois moins salé qu’un plat non spécifique. Et ces contraintes ne sont pas faites au détriment des saveurs.

Quand bébé peut-il commencer à manger des petits pots ?

En général, bébé peut commencer à diversification entre ses 4 et 6 mois. Aucun risque de se tromper, l’âge est indiqué sur les petits pots. Et fini ceux qui ont tous le même goût ! Depuis quelques années, les industriels privilégient des procédés de cuissons plus rapides ou à des températures moins élevées pour mieux préserver les saveurs et optent par exemple pour des légumes oubliés comme le panais ! Cette simplification des goûts est une bonne chose d’après la Dr Plumey : « Ce sont les recettes simples qu’il faut privilégier au début de la diversification pour que le bébé ait le goût pur et sain d’un aliment ».

Les recettes des petits pots se complexifient à mesure que notre enfant grandit avec des ingrédients et des recettes plus originales. Au menu dès 12 mois, des risottos, paellas, fondues de légumes, navarins… : « À noter aussi que les gammes proposées par les distributeurs sont aussi fiables et adaptées aux besoins de l’enfant que les grandes marques, et elles sont souvent moins chères », ajoute-t-elle.

Autres atouts des petits pots infantiles : les textures sont adaptées aux capacités de mastication des enfants. C’est un bon repère pour savoir quand votre bébé peut manger des aliments moins mixés. D’ailleurs, les biscuits “spécial bébé” sont conçus pour minimiser les risques de fausse route : leur texture est étudiée pour ne pas fondre trop rapidement ni se casser en trop gros morceaux.

Au regard de tous les avantages des aliments infantiles, on peut être tenté de ne donner que ça à nos tout-petits. Le mieux est de miser sur la variété en proposant à son enfant, à la fois des petits pots industriels et des petits plats cuisinés maison. « Les aliments infantiles constituent une bonne alternative au fait maison, ajoute le Dr Plumey. Et au vu de la sécurité alimentaire, des atouts nutritionnels et de la praticité des produits, les parents n’ont vraiment pas de quoi culpabiliser ! »

Petit pot bio : est-ce meilleur ?

Les produits infantiles bio ont le vent en poupe. Mais quelles sont les différences entre les aliments infantiles classiques et leurs homologues estampillés bio ? « Tous les aliments infantiles, bio ou non, sont soumis à la même réglementation stricte », précise Magali Bocquet. Ils présentent donc tous les mêmes garanties de sécurité (quasiment pas de pesticides ou de nitrates, pas d’OGM, etc.) mais sont issus en plus de cultures où seuls des engrais naturels sont utilisés, où les récoltes sont faites à maturité et où les animaux sont élevés en plein air et soignés avec des produits naturels.

Blédina se lance dans l'agriculture régénératrice

Avec le réchauffement climatique qui affecte et appauvris les sols, beaucoup de grands groupes (comme Nestlé, Danone ou Pepsico) ont adopté de nouvelles mesures dans le cadre de leurs engagements environnementaux. Parmi eux : l’agriculture régénératrice. Peu connu du grand public, cette méthode vise à conserver les sols afin de favoriser leur régénération et la résilience des écosystèmes. Concrètement, ça signifie de toucher le moins possible à la terre (on évite le labour), de couvrir les sols et de diversifier les cultures.

Toutefois, il n’existe pas de définition commune ou légale, chaque entreprise fixe donc ses propres critères de référence. L’un des leaders de la nourriture pour bébé, Blédina a ainsi choisi d’accompagner ses agriculteurs partenaires afin de « restaurer la fertilité des sols, favoriser la biodiversité, économiser l’eau et respecter le bien-être animal », selon son communiqué. Dans le contrat que la marque fait signer à chaque agriculteur, plusieurs règles à suivre, notamment autour de l’Indice de Régénération. Développée par Blédina, ce dernier devra être mesuré tous les ans dans les fermes partenaires et permettrait à terme de se rendre compte de la progression des fermes dans leur transition agro-écologique. Il repose sur plusieurs critères comme le travail des sols, la gestion phytosanitaire, le cycle du carbone, etc. L’idée étant d’à terme parvenir à une agriculture plus respectueuse de l’environnement.  Sur le terrain, les agriculteurs seront accompagnés par Pour une Agriculture du Vivant, un mouvement associatif qui agit en faveur de la transition agroécologique. En échange des efforts fournis par l’agriculteur, Blédina s’engage à le soutenir financièrement et techniquement dans la mise en place de ces nouvelles pratiques agricoles. En septembre 2023, elle a fait signer un premier contrat à Robert Cecchetti, producteur de pommes pour (entre autres) les compotes Blédina. La marque souhaite à l’horizon 2025, accompagner 100 % de ses partenaires vers une agriculture plus respectueuse. A suivre.

Et sont-ils meilleurs au niveau gustatif ? Cela dépend surtout des goûts de votre tout-petit. Mais choisir des petits pots bio, c’est aussi un engagement pour la protection de la nature, car l’agriculture biologique exclut les engrais chimiques de synthèse, ce qui diminue la pollution des sols, ainsi que les émissions de protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre.

Sans oublier le bien-être des animaux : pas d’élevage hors sol et priorité donnée aux médicaments homéopathiques ou de phytothérapie. Même si les aliments infantiles bio ne représentent, pour le moment, qu’une petite part de l’industrie alimentaire pour les enfants, ils participent à offrir un large choix pour satisfaire tous les goûts. En alternant entre les petits pots et le fait maison, les tout-petits vont devenir de vrais gourmets !

* Autrice de “Le Grand Livre de l’Alimentation”, éd. Eyrolles.

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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11 points
Non
il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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