Le fromage, c'est bon pour les bébés !

Publié par Marie de Laitre  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Pour beaucoup de Français, le fromage, c’est une passion, une institution. Et dès sa diversification alimentaire, votre bébé aura sûrement envie d’y goûter pour être en osmose avec ses parents. Mais au pays des 1 000 fromages, comment savoir lequel choisir, et à partir de quel âge lui donner ?

Au moment de la diversification, 500  mg de calcium sont nécessaires quotidiennement dans l’alimentation de votre bébé. Lait, yaourt, fromage blanc, petit-suisse… à vous de varier plaisirs et textures. Mais avez-vous pensé au fromage ?

Diversification alimentaire : à quel âge donner du fromage au nourrisson ? Comment et quand l'introduire ?

L’initiation à ce produit prisé par les Français est une tradition qui se perpétue de génération en génération. Et dès les 4-5 mois de votre tout-petit, vous pouvez commencer à lui faire goûter. Un peu d’emmental fondu dans une purée de légumes, mmm, un délice ! Un bon fromage frais mélangé à une soupe, quelle texture veloutée ! À vous de guetter les réactions de votre bébé et de vous adapter à ses goûts. “J’ai proposé du Comté à mon fils de 9 mois, c’était une réussite !”, raconte Sophie. “Depuis ses 10 mois, Louis réclame sa part de fromage quotidienne”, rapporte Pauline. Les centaines de fromages français offrent une belle panoplie de saveurs, suffisante pour trouver celui qui réveillera les papilles de votre enfant. Mais attention, avant l'âge de 5 ans, il est recommandé de ne pas donner de fromages au lait cru pour éviter les risques de salmonelles et de listériose, qui peuvent avoir des conséquences graves chez les tout-petits.

Kiri, chèvre... Bien choisir le fromage pour Bébé

Vers les 8-10 mois de votre enfant, dès que ses premières dents ont percé et qu’il peut mâcher, proposez-lui du fromage coupé en fines tranches ou en petits morceaux, et de préférence ferme, doux et blanc. Cette nouvelle texture peut l’intriguer, donnez-lui donc un bout dans sa main, cela l’aidera à l’apprivoiser avant de le porter à la bouche. Vous pouvez aussi lui présenter des fromages à prendre à la cuillère (cottage, ricotta, brousse…). Il ne faut pas hésiter à proposer des fromages qui ont du goût. Évidemment,  Le goût, ça s’éduque, et en douceur ! Mais l’éveil gustatif passe aussi par le choix minutieux de bons fromages avec du caractère.

À éviter  : les fromages au lait cru ne doivent pas être proposés avant 5 ans, pour prévenir des risques sanitaires. De même, les fromages allégés, aromatisés ou fumés, leur goût est altéré et leur apport nutritionnel peu intéressant. Et si, au début, ce n’est que de la dégustation pour votre enfant, vers l’âge de 1 an, le fromage peut devenir partie intégrante de ses repas une fois par jour. Et pourquoi pas lui en proposer sur une bonne tartine pour le goûter, dès ses 18 mois ? Après 2 ans, les quantités peuvent augmenter progressivement, mais sans abuser puisque le fromage fait partie des produits laitiers les plus riches en calcium, protéines et lipides.

Le fromage, des apports nutritionnels importants

On entend souvent dire que “le fromage, c’est trop gras” mais que “c’est riche en calcium”. Quel bel amalgame d’informations ! Certes, c’est plus gras qu’un yaourt ou qu’un petit-suisse, mais la variété des fromages les rend différents en matière d’apports nutritionnels. En effet, même s’ils sont tous à base de lait, les méthodes de fabrication sont nombreuses et chacune apporte ses vertus. De manière générale, plus un fromage est riche en matières grasses, plus il est mou et moins il contient de calcium. A contrario, quand il est à pâte dure, sa teneur en protéines est grande. Ainsi, les fromages fabriqués par égouttage lent (camembert, petit-suisse, époisse, etc.) perdent une grande partie de leur calcium et de leurs protéines solubles. Avec un égouttage par pression, que ce soit de pâtes cuites ou crues, le calcium est conservé  : cantal, saint nectaire, pyrénées, bleu, emmental, beaufort…

Le taux de protéines varie aussi énormément d’un produit laitier à un autre. Par exemple, un yaourt ou laitage fermenté en contient à peine 5 %, alors qu’un fromage se compose de 25 à 35 % de protéines. Les fromages à pâte cuite pressée, comme le beaufort ou le comté, atteignent le summum du taux de protéines puisqu’ils sont très pauvres en eau après une longue période d’affinage.
Les fromages sont aussi une source de vitamine B, en particuliers ceux porteurs de moisissures puisque ces dernières synthétisent de la vitamine B2 durant leur développement. Quant aux fromages frais fondus, ils sont riches en lipides et n’ont que peu d’intérêt pour leur teneur en calcium. Cependant, leur saveur douce, légèrement acidulée, caractéristique des fromages non affinés, plaît souvent aux enfants. N’oubliez pas de les conserver au frigo, et quelques jours seulement ! Précision : un fromage est dit non affiné lorsque sa fabrication s’arrête au caillage  : une fois le petit lait éliminé après égouttage, il est prêt. À l’inverse, pour obtenir un fromage affiné, la pâte caillée est mise dans un moule, salée et stockée plusieurs jours (ou mois). Et un affinage plus ou moins long entraîne une composition nutritionnelle différente entre des fromages de même marque. Ces apports nutritionnels plutôt élevés nécessitent donc une véritable vigilance quant aux quantités données à votre enfant.

Tranches, portions... Quelles quantités de fromage pour mon enfant ?

Pour un enfant de 12 mois, 20  g de fromage par jour sont amplement suffisants. Il faut savoir que les parents ont toujours tendance à donner trop de protéines à leurs enfants : viande, œuf, produits laitiers… Il est donc primordial d’être vigilant aux portions données quotidiennement : 30 à 40  g de viande (soit la moitié d’un steak), un œuf, et des produits laitiers (un yaourt, une part de fromage, 2 petits-suisses de 30  g…). Or, une part de fromage contient beaucoup de protéines et doit donc être bien mesurée  : 20 g de fromage valent les protéines contenues dans un yaourt. En calcium, ils égalent 150  ml de lait, soit un yaourt, ou 4 cuillères à soupe de fromage blanc, ou encore 2 petits-suisses de 30  g. (Attention d’ailleurs à ne pas se laisser piéger par les faux petits-suisses de 60  g, qu’il ne faut pas donner 2 par 2).

Bon à savoir : tous les fromages sont digestes puisque le lactose du lait (sucre parfois mal supporté par l’enfant) disparaît lors de la fermentation. Il n’y a donc pas de risque particulier, ni de fragilité chez l’enfant, au contraire  : varier les types de fromages favorisera la diversité alimentaire. L’important est donc que le goût plaise à votre petit gourmand.

Quant aux fromages dits “spécial enfant”, ils n’ont pas un grand intérêt nutritionnellement parlant, tout comme les fromages fondus faciles à tartiner et tant aimés des bambins. Mais cela ne vous empêche pas d’en donner de temps en temps  : le goût rime aussi avec plaisir… C’est donc à vous de renouveler le plateau de fromages à votre guise, afin de faire découvrir à leurs papilles les saveurs de toutes les régions de France. Tous les goûts sont permis !

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