Crise des 2 ans : que faire si mon enfant refuse de manger ?

Publié par Caroline Feufeu  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Dr Florence Guillem-Solsona (Médecin nutritionniste)

Votre enfant refuse les aliments que vous lui proposez. Il crie, se met en colère et les repas deviennent un véritable enfer ? Quelques conseils pour mettre fin à ses caprices et retrouver la sérénité à table.

Aux alentours de 2 ans, apparaît l’une des périodes les plus redoutées des parents : la phase d’opposition ! Bébé a appris à dire « non » et il en use et abuse… Notamment à table. S’ajoute potentiellement une forme de néophobie alimentaire, qui touche 75 % des enfants entre 18 mois et 3 ans. Pour réussir à lui faire manger les aliments auxquels il s’oppose, il existe des astuces, notamment lui présenter tous les aliments du repas dès le début ou formuler des compromis.

Que faire quand un bébé refuse de manger sa nourriture ?

Les parents ont pour la plupart à cœur que leur enfant se nourrisse bien. Hors de question donc qu’il sorte de table sans avoir mangé. Certains enfants ont bien compris cela et vont en jouer, afin de pouvoir se nourrir exclusivement de ce qu’ils aiment. Ils sentent que les parents céderont facilement car la question de l’alimentation les touche particulièrement. D’autres situations peuvent faire l’objet de caprices comme le coucher ou la sieste par exemple.

Psychologie : comment réagir face à un enfant qui refuse de manger ?

L’essentiel est alors de ne pas entrer dans le conflit, de rester calme, de ne pas céder et d’adopter « une neutralité bienveillante », préconise la docteur Florence Guillem Solsona, nutritionniste à Montpellier. Sans le gronder, la médecin recommande de dire par exemple à l’enfant : « Si tu ne veux pas manger, ce n’est pas grave mais tu ne dois pas perturber le repas familial. » Il est important de garder le cap et de définir des règles claires permettant à bébé d’avoir des repères, de savoir ce qu’il peut et ne peut pas faire. Si pendant un repas, bébé devient un véritable petit tyran, Florence Guillem Solsona conseille de l’isoler un moment.

La spécialiste rappelle aussi aux parents qu’il faut savoir accepter que l’enfant ne mange pas : il mangera mieux au repas suivant. Les parents doivent également se montrer solidaires, se soutenir et afficher la même ligne de conduite devant leur enfant capricieux.

Si bébé refuse de se nourrir : ne pas bloquer sur les morceaux

Si votre enfant refuse de consommer d’un aliment, tentez de lui faire goûter la prochaine fois sous une autre forme ! Ce n’est pas grave s’il s’arrête devant des cubes de carottes, s’il adore les manger en purée.

Phase d’opposition : à quel moment consulter un médecin ? Quand s’inquiéter quand son enfant ne mange pas ?

Dès que les parents en ressentent le besoin, qu’ils n’arrivent plus à gérer la situation, qu’ils s’emportent ou cèdent, ou s’ils constatent que leur enfant commence à perdre du poids, il ne fait pas hésiter à se tourner vers un ou une pédiatre. Il ou elle pourra les conseiller sur l’attitude à adopter face à leur enfant et saura également les rassurer et leur rappeler qu’il n’y a rien de catastrophique si l’enfant saute quelques repas. La docteur Solsona conseille de venir en consultation avec l’enfant afin de l’impliquer.

La différence entre caprice et néophobie alimentaire chez la fille ou le garçon

Selon la docteur Solsona, tout dépend de la maturité des enfants. Un bébé ne fait pas de caprice : s’il refuse son biberon de lait c’est que quelque chose ne va pas. Il vaut mieux consulter votre pédiatre. C’est à partir du moment où l’enfant s’individualise en tant que personne, qu’il prend conscience qu’il est un être à part entière et qu’il dispose d’un certain pouvoir sur ses parents, qu’il peut faire des caprices. S’il n’y a pas vraiment d’âge, on peut tout de même dire que c’est au moment de la phase d’opposition, vers 2 ans, que l’enfant peut devenir capricieux.

La néophobie alimentaire se manifeste par le refus de tous les aliments nouveaux. L’enfant peut se mettre à pleurer car il est effrayé devant les aliments qu’il ne connaît pas. N’oublions pas qu’il est utile, sans le forcer, de continuer à lui offrir la possibilité de goûter : 20 repas peuvent s’avérer nécessaires pour qu’un bébé accepte de manger un aliment nouveau. La néophobie alimentaire peut aussi concerner des aliments que l’enfant avait l’habitude de manger et d’aimer.

En vidéo : Comment aider son enfant à goûter un aliment ?

« Il ne faut pas baisser les bras, ce n’est qu’une passade ! », encourage Céline de Sousa, cheffe culinaire et consultante en alimentation infantile. La cheffe nous donne quelques astuces pour passer avec brio cette période délicate :

  • ne pas priver l’enfant de dessert s’il ne mange pas son assiette. On ne cuisine pas autre chose mais mieux vaut qu’il mange quand même un peu, en petite quantité, que rien du tout, ce sera plus équilibré au repas suivant.
  • faire participer notre tout-petit aux courses et à la préparation du repas : l’éducation à l’alimentation aide beaucoup à lutter contre la néophobie alimentaire et permettra à bébé de se sentir ensuite concerné et impliqué au moment du repas.
  • disposer l’ensemble des aliments du repas sur la table et laisser notre enfant manger dans l’ordre qu’il veut : « Ça n’a rien de grave s’il trempe son poulet dans son yaourt au chocolat !, nous fait-elle déculpabiliser. Au moins, il goûte, il mange et c’est le principal ».

Céline de Sousa rappelle que le moment du repas doit être l’occasion d’échanges, de partages et de joies familiales, cela aidera notre enfant à avoir un rapport sain à l’alimentation. « Le maître-mot de cette période, c’est la patience ! », insiste-t-elle. Et si on rencontre des difficultés à surpasser les crises ou la néophobie alimentaire de notre bébé, si on se sent dépassé ou démuni ou si on constate que la courbe de croissance de notre enfant ne progresse plus comme avant, on n’hésite pas à consulter.

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