Cododo : ce qu'il faut savoir

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le par Joséphine Argence

Le cododo est pratiqué par de nombreux parents. Si vous hésitez encore à dormir avec bébé, voici tout ce que vous devez savoir avant de prendre votre décision !

À sa naissance, certains parents font le choix  de partager leur chambre et leur lit avec leur nouveau-né. Cette pratique est connue sous le nom de cododo ou co-sleeping. 

Pourquoi pratiquer le cododo ? Quels sont ses bienfaits ?

Si le co-sleeping est encore pratiqué dans de nombreuses sociétés, en Occident, les choses ont beaucoup changé : au début du XXe siècle, on est passé d’un modèle où tout le monde dormait dans la même pièce par manque d'espace et recherche de chaleur, à un nouveau modèle culturel, où les parents dorment dans leur chambre et les enfants dans la leur. Cependant, le cododo connaît depuis une vingtaine d'années un retour en force, porté par une approche plus "naturelle" des premiers contacts avec le bébé.

Peau à peau, allaitement, réveils nocturnes... les avantages du cododo

L’envie de pratiquer le co-sleeping dépend beaucoup du vécu de la grossesse et de l’accouchement. Si, enceinte, on a craint pour la vie de son enfant, si l’accouchement a été difficile, s’il est prématuré, ou encore s’il a dû être hospitalisé par exemple, on peut se sentir "dépossédé" de son bébé. Le co-sleeping peut être un moyen de réparer ce manque. Ce besoin de contact avec son bébé peut s'exprimer aussi par du peau à peau durant la journée : vous pouvez le bercer, lui chanter des berceuses, le prendre avec vous pendant les siestes.

Autre avantage du cododo ? Il permet d'être plus proche de bébé lors de ses réveils nocturnes. Le papa ou la maman n'a plus besoin de traverser plusieurs pièces pour être près de son enfant lorsque son sommeil est perturbé. Cette pratique facilite aussi les tétées nocturnes pour les femmes effectuant un allaitement maternel. 

Co-sleeping : les premiers mois, une envie de fusion avec bébé, même dans son berceau

Il est normal d'être dans une période de fusion avec son bébé les 3 premiers mois. Cette période de fusion est notamment indispensable au bien-être de maman et de bébé après 9 mois de symbiose ! Cette lune de miel amoureuse, que le pédiatre Winicott a appelée "préoccupation maternelle primaire", dure environ cent jours. Le message est clair : si on ressent le besoin d’avoir son bébé à côté de soi, il faut y répondre ! Il peut être bénéfique les premiers mois que l’enfant et sa mère soient dans la même chambre, voire que l'enfant soit dans le lit des parents, afin qu’il l’entende, la sente, se rassure, et réciproquement. Mais cela peut aussi se faire chacun dans son propre lit.

Le cododo est-il meilleur pour le sommeil de bébé ?

Si nombre d'études insistent sur la nécessité pour un nouveau-né d'être entouré de ses parents pour se sentir en sécurité, il n’a pas forcément besoin d’être collé à eux. De plus, le cododo peut perturber votre sommeil si vous êtes sans cesse en alerte, perturbés par les bruits du bébé, ou si vous craignez de l'étouffer lorsqu'il dort dans le lit des parents. La situation la plus sécuritaire pour l’enfant est qu’il dorme dans la chambre de ses parents, mais dans son propre lit. Si votre enfant semble en effet ne pas souffrir d'insécurité, si pendant la journée il a son comptant de présence parentale, de câlins, etc, il sera parfaitement bien dans son petit lit. Il n'y a aucune raison pour qu'il s'y sente plus abandonné et malheureux.

Couette, coussin... Pourquoi le cododo peut-il être dangereux pour le bébé ?

Le principal danger indiqué par les détracteurs du cododo est l’étouffement de l’enfant par l’un des parents lorsqu’il est en phase de sommeil profond (notamment s’il prend des somnifères). Le bébé risque aussi d’être étouffé sous un oreiller ou la couette. Il y a également un risque de chute du lit des parents, réduit grâce à l'installation d'une barrière de sécurité.

Quels lit, matelas et drap-housse choisir pour le cododo ?

Les lits dits "side-bed" apparaissent comme une bonne solution intermédiaire : ces berceaux "co-sleepers" se fixent au rebord du lit parental et disposent en général d'une barrière de sécurité. Ils permettent ainsi à l’enfant de dormir dans son propre espace, tout en étant près de ses parents ! Dans ce cadre, nous privilégions un matelas à la taille du lit du bébé, afin d'éviter qu'il y ait un interstice entre le matelas et la structure du lit de bébé, dans lequel il pourrait se retrouver bloqué. Idem pour le drap-housse, qui mesure donc en moyenne 50 x 90 cm.

Pas de trop grande inquiétude néanmoins même si on fait le choix de mettre bébé dans le lit parental : les risques évoqués précédemment sont souvent surestimés. Aucune étude n'a en effet pu les prouver. En revanche, la prise d'alcool ou de somnifères, qui fait baisser la vigilance des parents est, elle, répertoriée comme un facteur de risque d'accident. 

Dans tous les cas, si on choisit de pratiquer le co-dodo, on doit respecter ces règles de sécurité  : 

  • ne pas placer le bébé au bord du lit ; 
  • ne pas dormir avec un oreiller ou une couette, qui pourrait recouvrir le bébé ; 
  • l'installer toujours sur le dos, dans une turbulette ou gigoteuse ; 
  • dès que le bébé est capable de se retourner et de se déplacer, le placer dans son lit “co-sleeper”, le long du lit parental, en installant une barrière de sécurité. 

Comment allier cododo et sexualité dans le couple ?

S'il se prolonge au-delà des premiers mois, le cododo peut compliquer la sexualité et l'intimité du couple. Bien sûr, il est toujours possible d’imaginer des rapports sexuels dans d’autres lieux que le lit des parents, mais cela demande de l’organisation, de la liberté et de la disponibilité, que l'on n'a pas toujours en tant que parents d’un tout jeune enfant !

Jusqu'à quel âge faut-il pratiquer le cododo ? Quand est-il conseillé d'arrêter ?

Il faut garder en tête qu'en général, plus l’enfant grandit et plus le départ du lit des parents peut se révéler difficile. Quatre, cinq, six mois, semble donc être une bonne moyenne pour fixer l’indispensable séparation qui permettra au bébé de devenir autonome. Pour faciliter cette transition, on peut par exemple instaurer des rituels de séparation sécurisants au moment du coucher.

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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