Les petits défauts de langage des bébés

Publié par Anne Van Waerebeke  |  Mis à jour le par

Son langage de bébé est tellement mignon que vous hésitez à reprendre votre enfant. Pourtant à 3 ans, votre petit est en âge de parler comme un grand. Comment l'aider à mieux parler ? Réponses...

Les petits défauts de langage : le plus souvent anodins

Il zozote, sa petite voix flûtée vous fait fondre. Il dit « yapin » pour « lapin », le « crain » pour le « train », il escamote les « r ». Ces petits défauts de prononciation appelés troubles de l'articulation sont très fréquents chez les jeunes enfants. Certains déforment les mots et disent « la bagoire » pour « la baignoire ». C'est ce qu'on appelle un retard de parole. D'autres parlent « bébé », avec une syntaxe simplifiée (« moi tombé, bobo là ») et tardent à élaborer des phrases.  Néanmoins, nul besoin de vous inquiéter avant 3 ans. Ces petits défauts accompagnent l'apprentissage du langage et s'estompent naturellement au cours de la première année de maternelle, avec quelques mois de décalage pour les enfants nés en fin d'année. S'il prononce toujours mal à 4 ans, il faut l'aider. Ce n'est pas grave en soi, mais si les défauts ne sont pas corrigés avant l'entrée en CP, ils pourront gêner l'enfant dans son apprentissage de la lecture et nuire à son intégration dans la cour des grands.

Trouver l'origine de son défaut de langage

Le fait de sucer encore son pouce ou la tétine peut entraîner des défauts de langage. Il place mal sa langue : hypotonique, elle part en avant au lieu de remonter vers le palais, ce qui l'empêche d'émettre certains sons, notamment le « j » et le « ch ». Autre cause : il n'a pas envie de quitter sa vie de bébé. D'ailleurs, maman trouve ça mignon, ce petit défaut de langage. Elle ne le reprend jamais. Les petits derniers parlent souvent plus tard et plus mal que leurs aînés. Il cherche à attirer votre attention. Lorsqu'un défaut apparaît chez un enfant qui parlait bien auparavant, c'est souvent le signe d'un trouble qu'il ne sait pas exprimer autrement. C'est notamment le cas avec le bégaiement. Enfin, cela peut être lié au fait qu'il pense plus vite qu'il ne parle. Vers 4-5 ans, l'acquisition du langage connaît une nouvelle phase d'accélération, avec énormément de nouveaux mots et, de la part de l'enfant, un besoin d'exprimer ses pensées, ses envies. Chez les plus émotifs, cela peut entraîner une phase de bégaiement « naturel ». Si vous n'y prêtez pas trop attention, le problème se règlera souvent tout seul au bout de quelques mois.

Aider votre enfant à mieux parler

Tout d'abord, à la maison, stimulez sa parole. Parlez-lui, racontez-lui des histoires et incitez-le à s'exprimer. Prenez le temps de l'écouter (un enfant à qui on coupe la parole parce qu'il ne s'exprime pas assez vite peut se mettre à bégayer). Ne cristallisez pas son petit problème en le soulignant chaque fois qu'il ouvre la bouche, ou en en parlant à tout le monde devant lui. De plus, parlez-lui comme à un adulte, en évitant le vocabulaire et les tournures « bébé ». Rectifiez sa prononciation lorsqu'il déforme un mot, énoncez une phrase complète lorsqu'il agence mal ses mots, mais ne l'obligez pas à répéter après vous. N'insistez pas, contentez-vous de lui faire entendre la parole prononcée correctement.

Quand consulter un orthophoniste ?

L’orthophoniste peut dresser un bilan orthophonique avec un petit dès 3 ans. En général, ce n'est que lorsque les défauts subsistent à 4 ans qu'il décide de prendre l'enfant en charge. Une prescription médicale permet le remboursement des séances. On commence par trente séances, renouvelables au besoin.

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