Quand apprendre à son enfant à faire du vélo ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Sur son premier deux-roues, votre enfant rêve déjà d'autonomie ! Mais la maîtrise du vélo ne s'acquiert pas du premier coup. Quelques conseils pour l'accompagner, sans le stresser.

Bien que courante, le vélo reste une activité complexe, surtout pour nos tout-petits ! Pédaler, trouver son équilibre, changer de direction... Autant d'actions qui exigent efforts et concentration. Soyons donc attentifs aux progrès et centres d'intérêt de notre enfant, afin de choisir le bon moment. Inutile de brûler les étapes alors qu'en attendant un peu, il sera réceptif et assimilera plus rapidement les différents mouvements.

À partir de 18 mois : on commence par le tricycle

Vers 18 mois en moyenne, les petits coordonnent de mieux en mieux leurs mouvements et maîtrisent bien la marche. Avec notre aide, ils peuvent alors commencer à se promener à tricycle, à condition de choisir le système de pédalage le plus adapté à son âge. Il en existe deux sortes : au centre du vélo ou à l'avant, perpendiculaire à la roue. Pour les plus petits, le pédalage à l'avant est conseillé car plus facile (les tout premiers tricycles proposent d'ailleurs ce système). En revanche, il n'est pas tout terrain puisqu'il repose sur une seule roue motrice.

Pour que notre enfant se sente en confiance, pensons aux accessoires, par exemple, un panier à l'arrière pour emmener doudou en balade, une sacoche à l'avant et des autocollants ! Surtout, l'assise et le cadre doivent être réglables.

Pour la sécurité de bébé, le tricycle dispose toujours d’une canne amovible avec laquelle on peut guider notre enfant dans ses déplacements et d’une ceinture de sécurité. Il n’est non plus jamais trop tôt pour l’habituer à porter un casque ! Vérifions la protection de la chaîne également, afin qu’elle reste inaccessible à ses petits doigts. Bébé a largement le temps d'apprendre à pédaler : le tricycle est un premier palier, avant d'aborder le vélo.

Quand acheter un vélo à son enfant ? À quel âge ?

Notre enfant peut monter sur un vélo dès l'âge de 3 ans. Attention, s'il passe du tricycle au vélo, il lui faudra un petit temps d'adaptation face à la différence de hauteur. Il est important qu'il puisse essayer son vélo avant que nous ne le lui achetions, et, bien entendu, qu'il le choisisse pour se l'approprier. Il ne se précipitera sûrement pas sur son deux-roues et aura besoin de stabilisateurs pour acquérir l'assurance nécessaire.

Par ailleurs, on peut lui faire essayer le vélo sans pédales afin de lui apprendre à gérer l'équilibre de son corps et à se tenir bien en selle : cela permet la plupart du temps d'éviter le stade des petites roues.

Apprendre à faire du vélo : quand retirer les petites roues ?

Notre enfant roule de plus en plus vite ? C'est un bon indice pour savoir quand on peut retirer les petites roues de son vélo, cela signifie qu'il a plus de force et que l'équilibre viendra bientôt. S'il s'entraîne depuis longtemps, il demandera spontanément à enlever les stabilisateurs.

Toutefois, n'oublions pas que son tempérament entre aussi en ligne de compte. Notre enfant peut savoir rouler sans aucun problème, mais avoir peur de se lancer dès qu'il ne nous sent plus près de lui.

Étapes par étapes : comment apprendre à son enfant à faire du vélo ?

Outre l'équilibre, le vélo est surtout une affaire de coordination ! Notre bout-de-chou doit parvenir à synchroniser l'action de ses deux jambes pour pousser un coup à droite, un coup à gauche, tout en maintenant le cap, avec ses bras et ses mains, sur le guidon. 

Une fois notre enfant bien installé sur son vélo, on lui indique la direction vers laquelle il doit tendre et, pour ce faire, on trouve un point qu'il devra fixer de son regard. Dès qu'il aura compris le principe de l'équilibre, on lui explique que pour avancer, il lui faut aussi de l'élan et de la vitesse.

  1.  En premier lieu, on apprend à notre enfant à passer ses pieds sur les pédales sans regarder. De cette façon, il pourra les retrouver si jamais ses pieds glissent pendant qu'il pédale. 
  2.  On lui apprend ensuite à démarrer, ce qui est assez compliqué, au tout début, sans perdre l'équilibre. Pour commencer, on peut lui apprendre à démarrer sur une pente légère, puis, dès qu'il maîtrise les premiers coups de pédale, sur du plat, et, enfin, dans une côte. 
  3.  Une fois le démarrage maîtrisé, il faut savoir s'arrêter ! On explique donc à notre enfant comment freiner, avant même qu'il sache comment acquérir de la vitesse. De cette façon, on sera plus rassurés ensuite ! Pour lui apprendre à freiner, on peut pratiquer des exercices en traçant un repère au sol, qu'il ne doit surtout pas dépasser en s'arrêtant. On doit aussi s'assurer qu'il saura freiner dès qu'un obstacle surgi. Pour ce faire, on le laisse circuler librement, puis on lui demande de s'arrêter dès qu'on dit "stop" !
  4.  Si le concept du point à fixer du regard pour tenir sa trajectoire est bien acquis, on peut le tester en traçant une ligne qu'il devra suivre. Une fois que notre enfant sait pédaler droit, on lui apprend à tourner... Puis, dès qu'il se sent prêt, à slalomer entre des petits objets ou des petites marques au sol.

Que ces étapes aient été survolées avec brio par notre petit pro du vélo ou qu'il peine à comprendre le fonctionnement de cet engin, on fait preuve de patience et de bienveillance ! Le vélo est, certes, un moyen de locomotion pratique et écologique, mais il doit surtout rester l'occasion de s'amuser. Enfin, n'oublions pas que nous devons lui montrer l'exemple, et donc pouvoir pratiquer en toute sécurité à ses côtés. 

Bébé à vélo : comment l'aider à surmonter ses appréhensions ?

Équilibre et confiance passent aussi par le regard ! Alors que son vélo est encore équipé de stabilisateurs, plaçons-nous à sa hauteur, face à lui, et invitons-le à nous rejoindre. Il perdra alors l'habitude de baisser les yeux et, avec un champ de vision plus large, il sera déjà plus rassuré.

Ensuite, lorsqu'il voudra s'élancer sur deux roues seulement, poussons-le légèrement en tenant sa selle ou en gardant une main dans son dos. Il refuse de retirer les deux petites roues à la fois ? Soit, si cela peut le rassurer. Adaptons-nous à son rythme.

Et si on est nous-même stressés ? Peut-être vaut-il mieux passer le relais, ainsi, on ne lui transmettra pas notre anxiété.

Pour les casse-cou

Apprendre à faire du vélo sera l’occasion de responsabiliser les petit.e.s intrépides ! À vélo, il faut en effet apprendre à se contrôler pour éviter de bousculer les piétons ou de traverser la route au mauvais moment.

Adoptons les réflexes « sécurité »

Le casque est désormais obligatoire : donnons à notre enfant l'habitude de le mettre systématiquement. Au moindre choc, il faut d'ailleurs le changer.

Si on a opté pour un vélo d'occasion, n'oublions pas de le faire réviser. Mêmes précautions pour un vélo neuf : il sera nécessaire de régler la selle et le guidon au fil du temps et de changer de modèle tous les trois ans environ.

Pour les petits : on privilégie un espace tranquille à une piste cyclable ou un trottoir

Pour les débuts de notre enfant, cherchons un espace tranquille dans un parc, par exemple, plutôt que de commencer sur une piste cyclable ou un trottoir. Notre enfant doit pouvoir fixer toute son attention sur son vélo, sans gérer d'autres paramètres.

On évite aussi les surfaces recouvertes de gravillons. L'idéal : le sol souple des aires de jeux, ou bien un chemin damé, un sol comme celui des cours d'école.

Surmonter ses peurs

Une chute survenue au tout début ou l’instabilité de l’engin peuvent vite effrayer bébé. Essayons de le tenir par la taille au démarrage et de rester ensuite à ses côtés. Notre présence rassurera notre enfant qui oubliera ses peurs et pourra se concentrer sur ses bras et ses jambes !

Un vélo pour se dépasser

Notre petit cycliste devra faire preuve de volonté et aura besoin de tous nos encouragements avant de savoir rouler comme un grand. Mais si bébé n’est pas intéressé, n’insistons pas. On risquerait de le braquer définitivement.

On peut, en revanche, essayer de lui montrer l’utilité du vélo : c’est amusant, par exemple, d’aller jusqu’à la boulangerie avec Maman et Papa et de rapporter le pain dans le panier fixé au guidon ou sur la roue arrière.

« Mon vélo à moi »

Le premier vélo est un jouet qui compte ! On s’en souvient parfois jusqu’à l’âge adulte. Pour l’enfant, avoir un vélo, c’est avant tout avoir « son vélo ». Mais les parents n’ont pas toujours les moyens d’investir dans une bicyclette neuve. Dans ce cas, pourquoi ne pas personnaliser un vélo de récupération ? Un petit coup de peinture, quelques accessoires rigolos, et le tour est joué !

Comment bien choisir son "vélo de grand.e" ?

Avant tout, le vélo doit porter la mention CE, qui indique sa conformité aux normes européennes de sécurité en vigueur. Il doit aussi être adapté à la taille de l’enfant. Lorsque l’enfant est assis sur la selle, il doit non seulement atteindre les pédales sans difficultés, mais aussi pouvoir poser ses pieds à plat sur le sol.

Pour les deux-trois ans, un modèle 10’’ ou 12’’ (diamètre des roues en pouces, soit 25,40 cm ou 30,48 cm) convient en général parfaitement. Ces vélos pour débutants ont, en principe, un cadre bas pour faciliter l’enjambement, et un guidon à demi-relevé, plus facile à tenir. Pour être sûr de notre choix, le mieux est de faire essayer le vélo à l’intéressé !

  • Notre enfant doit être stable. Suffisamment lourd, l’engin doit être équipé de « petites roues » (de préférence en acier renforcé) à l’arrière.
  • Le système de freinage doit être adapté.
  • Pour les plus petits, qui ne savent pas encore actionner les freins manuels, le vélo doit posséder un système de pignon fixe ou un système de rétropédalage.
  • Ensuite, on pourra choisir un modèle avec des freins souples et à la taille de ses petites mains, muni d'un système « roues libres » (pour que les pédales ne cognent pas contre ses pieds en descente).

Par ailleurs, il est préférable que la chaîne de transmission soit inaccessible aux petites mains grâce à un capot de protection. Cela évitera également les taches de cambouis sur le pantalon !

Enfin, quand les genoux de l’enfant cognent le guidon à chaque coup de pédale et que selle et guidon ont déjà été remontés au maximum, il est temps de changer le vélo.

L'équipement indispensable à vélo !

Le casque est obligatoire. Chez les enfants, les accidents de vélo se traduisent, dans 55 % des cas, par une blessure à la tête. Or, le port du casque réduit de 80 à 85 % les risques de traumatismes crâniens et de lésions cérébrales en cas de chute ou de collision.

Les plus

Un casque de couleur et muni de réflecteurs rend notre enfant plus visible et une visière intégrée protège le visage en cas de chute frontale.

Pour être efficace, le casque doit :

  • être homologué CE ;
  • être parfaitement adapté à la tête de l’utilisateur : une fois en place et ajusté avec les différents réglages, il ne doit plus bouger ;
  • tenir seul (sans attacher la jugulaire au moment de l'essayage) ;
  • descendre bas vers l’arrière du crâne.

Après un choc, il faut absolument changer de casque, même s’il ne présente pas de dommage apparent.

En pratique

  • Vérifier régulièrement les plaquettes de freins, l’éclairage et l’état général du vélo.
  • Ne jamais laisser l’enfant faire du vélo sans surveillance.
  • Préférer les endroits plats et lisses. Si on habite en ville : les zones piétonnes (peu encombrées), impasses, allées de parc (sans gravier) ou le couloir de la maison, seront plus sûrs que les trottoirs.

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