Initier les tout-petits à la musique

Publié par Florence Kennel  |  Mis à jour le par

Dès son plus jeune âge, l'enfant a besoin d'être initié au bruit, au son et à la musique. Commencez par lui faire écouter de la musique et laissez-le explorer ses capacités et ses goûts. Nos conseils.

De la musique… à petite dose

Les tout-petits sont dépositaires de l’empreinte sonore que leur apporte l’adulte. Or aujourd’hui, les enfants évoluent dans un univers sonore saturé : circulation automobile, sirènes, téléphone, radio, télé… le bruit de fond est permanent. Gare à l’overdose ! Car l’enfant a également besoin de silence. Pour dormir, certes, mais aussi pour s’entendre babiller… Un bébé de 6 à 12 mois aime produire des sons et écouter leur effet, puis écouter le silence qui suit l’émission sonore : remarquez combien il est concentré pendant qu’il ne se passe rien… en apparence. L’assommer avec du Mozart au moment de la sieste l’empêchera de tester de nouvelles modulations en gazouillis ; lui passer toute la journée en bruit de fond la bande FM, même si la musique est de qualité, est tout aussi abrutissant. La musique doit être associée à une démarche volontaire de la part de l’adulte : je mets un disque, je te montre d’où vient le bruit, on fait silence, on s’assoit, on tape dans ses mains… Et on écoute.

Les comptines en famille

Un tout-petit a besoin de rituels : il est important de le familiariser avec un répertoire limité. Lui constituer une bibliothèque musicale de 10 CD n’a pas donc d’intérêt, mais graver un CD compilant ses chansons favorites, si ! Ecouter des chansons, c’est aussi les chanter. Mais les adultes aiment rarement leur voix. Pourtant, l’enfant aime les entendre chanter en vrai, et le CD aura bien plus d’intérêt à ses yeux s’il voit sa maman entonner le refrain et battre la mesure. Les parents gagnent donc à s’entraîner sur les comptines, que les enfants adorent, avant de se lancer dans les chansons, plus compliquées !

La découverte du bruit

Dès 8 mois, le bébé manipule et expérimente l’univers sonore autour de lui. Laissez-le faire ! Pourquoi aurait-il le droit de taper comme un sourd sur son xylophone, et pas sur le carrelage avec une cuillère ? Les parents manifestent parfois une tolérance trop sélective au bruit, valorisant les sons produits sur des jouets nobles et pédagogiques (le hochet) et interdisant ceux faits avec les objets du quotidien, alors que taper, déchirer, gratter et frotter permet de se constituer un répertoire moteur et auditif. La fermeture Eclair crisse, le scratch des Velcro aussi, une porte qui grince est un bonheur sans fin ! En général, plus c’est aigu, mieux c’est : le bruit est aussi un défouloir, et il est important de laisser l’enfant le pratiquer, et de l’accompagner, en faisant à son tour tinter les verres, mais sans être directif (c’est à l’enfant de découvrir tout seul).

Les jeux préparatoires

A partir de 2 ans, les jeux vocaux sont idéaux : on crie avec la main sur la bouche ou en porte-voix, on fait vibrer ses lèvres avec sa langue (blblblbl), on souffle, on aspire, on fait le hou/hou/hou des Indiens, le houuuu/houuuu du hibou, le grrrr du lion, on varie les aigus et les graves…
Les jeux avec les mains suivent les jeux vocaux : taper en rythme, cela s’apprend, mais c’est dur ! Alors on tape en suivant le chef d’orchestre, on tape sur ses cuisses, et, pour les plus doués, on tape avec un ou deux doigts. Viennent enfin les jeux de pieds, pour synchroniser le tout : piétiner, marcher à la queue leu leu, marcher en frappant dans ses mains… C’est déjà de la haute voltige musicale pour certains enfants de 3 ans.

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