Comment votre enfant affirme sa personnalité

Publié par Anne Van Waerebeke  |  Mis à jour le

Il faut trois ans à l'enfant pour parvenir à comprendre qu'il est un être à part entière, à se reconnaître dans une glace ou sur une photo, à dire « moi, je » et à se distinguer des autres. Un travail essentiel à son développement, dont voici les étapes.

A 9 mois, il a découvert qu'il était un être à part entière, distinct de sa mère. Peu à peu, vers 1 an, il commence à prendre conscience de son enveloppe corporelle et à se considérer dans sa globalité. Il reconnaît son prénom et amorce une communication avec l'autre.

Il se reconnaît dans la glace

Le stade du miroir est une étape importante, qui intervient vers 18 mois. Capable d'identifier sa propre image, il peut également se désigner sur une photo. L'image donne à l'enfant une confirmation visuelle, extérieure, de ce qu'il ressent en lui-même. Elle lui permet de s'identifier comme un tout, une forme humaine. Elle donne au « moi » son armature.

Il considère l'autre comme un double de lui-même

Cela se traduit dans ses jeux à deux : « à toi, à moi ». « Je te tape, tu me tapes ». « Je te cours après, tu me cours après ». Chacun joue le même rôle, tour à tour. Ils ne sont pas clairement différenciés, chacun fait office de miroir pour l'autre.

Il parle de lui à la troisième personne

Cette utilisation du langage traduit son incapacité à se distinguer clairement de l'autre : il parle de lui-même comme il parle de sa mère ou de quiconque. Ce travail de différenciation se fera peu à peu, au cours de sa troisième année.

Il sait se définir en tant que fille ou garçon

C'est à 2 ans à peu près que lui vient la conscience de son identité sexuelle. Il compare, questionne. Il sait à quelle moitié de l'humanité il appartient. De là à avoir conscience de lui en tant qu'être unique, il y a un grand pas.

Il se met à dire « non » à tout

Entre 2 et 3 ans, l'enfant commence à s'opposer à ses parents. C'est «je refuse, donc je suis» : dire « non », c'est sa façon de dire « moi ». Il a besoin d'affirmer sa propre existence, son identité en pleine construction. Sans céder systématiquement, il vous faut l'écouter, l'entendre. Cette fameuse crise d'opposition est un signe fort d'évolution de son intelligence.

Il vous bombarde de « moi tout seul ! »

Le « moi » arrive peu après le « non » et existe en parallèle. L'enfant fait un pas de plus dans l'affirmation de soi, il veut s'affranchir de la tutelle parentale. Il revendique ainsi confusément le droit de gouverner sa propre existence. Il est avide d'autonomie. Laissez-le faire de petites choses tant qu'il n'y a pas de danger.

Il refuse qu'on touche à ses jouets

Pour lui, ses jouets font partie de lui-même. Vous lui demandez de prêter, autant lui demander de s'arracher un bras. En refusant, il se protège contre tout risque de morcellement : sa conscience de soi est encore fragile. Il est donc absurde d'obliger un enfant à prêter ses jouets. Inutile également de fustiger son égocentrisme : c'est plus fort que lui. Il apprendra plus tard l'altruisme et la générosité.

Il accède au « je »

Cela marque un tournant fondamental dans la construction de son identité : à 3 ans, il a complètement achevé son travail de différenciation « moi / autrui ». Sa vision du monde est bipolaire : d'un côté, « moi », le personnage central, et de l'autre côté, tous les autres, plus ou moins étrangers, périphériques ou hostiles, qui gravitent autour de lui à des distances variables. Elle s'affinera peu à peu.

A 4 ans : l'identité de votre enfant est construite

Il a 4 ans, sa vision du monde se nuance. Il commence à se connaître et à savoir ce qui le distingue des autres enfants. Il est capable d'énoncer ces différences : « moi, je suis fort en foot ? Thomas, lui, il court vite. » C'est en se différenciant des autres qu'il se définit lui-même de façon de plus en plus précise.

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