Méthodes Montessori et Loczy : quels bénéfices pour Bébé ?

Publié par Elodie-Elsy Moreau  |  Mis à jour le

Les crèches Montessori et Loczy fonctionnent différemment des lieux d’accueil classiques. Quels sont les fondamentaux de ces pédagogies et leurs bénéfices sur le développement de Bébé ? Réponses avec les experts présents lors d’une conférence sur ce thème.

Montessori et Loczy : Bébé, maître de ses actes !

Faites confiance à Bébé et soyez à son écoute, tel pourrait être l’adage des modes de garde alternatifs. En effet, comme l’explique Miriam Rasse, psychologue en crèches et directrice de l'Association Pikler-Loczy France, « la méthode Loczy met l’accent sur le respect de l’activité autonome. On laisse l’enfant découvrir les jeux par lui-même sans intervenir dans l’acquisition des postures ». Annabelle, ancienne auxiliaire de puériculture de formation piklérienne, et aujourd’hui assistante maternelle, le confirme. « Chez Pikler-Loczy, nous avons un rôle d’accompagnateur, nous n’agissons pas à la place de l’enfant. La notion de confiance en soi est très importante », explique-t-elle. Les experts estiment, en effet, que  le petit n’apprend pas parce qu’on lui enseigne. Selon eux, « le bébé, qui naît immature, a les capacités d’apprendre par lui-même, grâce à ses potentialités génétiques. Et son développement sensori-moteur est lié à sa propre activité dans son environnement ».
La pédagogie Montessori est aussi basée sur l’observation de l’enfant. « Le petit choisit ce qu’il veut apprendre », explique Patricia Spinelli, directrice de l’Institut supérieur Maria Montessori. Pour s’y faire, les éducateurs mettent à disposition des bambins différents éléments susceptibles de susciter leur intérêt et de les éveiller à la vie sociale,  dans un cadre préparé et sécurisé. Le tout étant de limiter les interdits. « Cet environnement, ouvrant le champ des possibles, permet au bébé d’exprimer ses compétences, ses expressions corporelles, et de s’épanouir librement. Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant », insiste Patricia Spinelli. L’adulte, souvent tenté d’inciter les bambins dans ses apprentissages, doit donc se mettre en retrait pour favoriser leur autonomie. « Les professionnels ne doivent pas agir dans l’impulsion, mais observer l’enfant, en apportant les gestes appropriés en cohérence avec ses progrès. Seul le bébé est acteur de son développement. A condition, bien sûr, qu’on le laisse aller à son rythme. Certains marchent à 10 mois, d’autres à 22 mois, il faut garder ça en tête », précise Patricia Spinelli.

L’unicité de Bébé, un point clé

La pédagogie Montessori prône la reconnaissance de l’enfant en tant que personne à part entière. En effet, le tout-petit est pris en compte dans son unicité :les professionnels s’adaptent aux besoins de chaque bébé. On retrouve également cette spécificité dans les structures Loczy. « Nous veillons à ce que l’enfant prenne conscience de lui-même et de son environnement. Voilà pourquoi nous insistons sur la verbalisation du vécu. On parle beaucoup à l'enfant. On lui rappelle ce qu’il a fait : « hier tu as fait ci, ça… ». On le prévient aussi des choses à venir : « maintenant on va manger »… En fait, il est important d’expliquer aux petits ce que l’on est en train de faire. Ce partage verbal leur permet de réagir et d'anticiper les événements », souligne Miriam Rasse. Par ailleurs, ce sont toujours les mêmes personnes qui s’occupent du bébé. De plus, les temps de rencontres sont stables et prévisibles. « L’enfant a ainsi des repères de temps et d’espaces. C’est essentiel, puisque s’il change tout le temps de cadre, il passera son temps à s’adapter », souligne-t-elle. L’auxiliaire de référence et ses relais assurent également une sécurité affective au petit, un sentiment de continuité, participant « à la construction de son identité ». Cette relation significative permet au bébé de prendre conscience de son individualité. Selon la spécialiste, les bambins se socialisent dans la rencontre individuelle avec l’adulte. « C’est de cette manière qu’il apprennent comment se comporter en société. La conscience de l’autre n’apparaît que vers 18 mois. Avant cet âge, le petit n’est pas prêt à vivre avec autrui », assure-t-elle. En clair, pour les experts adeptes des pédagogies alternatives, il est essentiel, même dans le collectif, « d’assurer l’unicité de chaque enfant, et d’éviter de collectiviser comme c’est souvent le cas ».

Un matériel adapté au développement de bébé

Les jouets et le matériel proposés aux enfants ont aussi toute leur importance dans les crèches Montessori. « Nous mettons à disposition des enfants des objets spécifiques développant un intérêt bien précis. Chaque activité va isoler un paramètre : la forme, ou la couleur, par exemple, afin de ne pas créer la confusion chez l’enfant, qui est libre de choisir son activité », explique Patricia Spinelli. « Le matériel Montessori est donné à l’enfant comme une aide à son développement. Il nourrit ses sensibilités intérieures », ajoute-t-elle. Autre avantage de ces méthodes de jeu : les enfants ne jouent pas tous en même temps, ce qui favorise leur concentration.

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En vidéo : Montessori : Et si on mettait la main à la pâte

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