L'école à 2 ans, qu'en penser ?

Publié par Dany Dobosz  |  Mis à jour le par

C'est le moment d'inscrire votre enfant à l'école maternelle. Et peu-être vous posez-vous la question de l'âge. Enseignants, pédagogues et pédopsychiatres ne sont pas tous d'accord sur les avantages et les inconvénients de la scolarité précoce.

Ecole à 2 ans : avantages et inconvénients

A 2 ans, les enfants ne sont pas affectivement prêts à entrer à l'>école. Les conditions d'accueil, telles qu'elles sont organisées aujourd'hui, sont plutôt néfastes au bon développement psychoaffectif du tout-petit : classes surchargées sous la responsabilité d'un ou de deux adultes, rythmes veille->sommeil, bruit, manque d'espace? Tout cela contenu dans des journées très longues.

Ecole : la socialisation des enfants

C'est à 3 ans que l'enfant éprouve le plus le besoin d'aller vers les autres. Avant, il a besoin d'une relation affective et personnalisée avec un adulte, nourrice ou référent à la crèche. Donc pas forcément du type de socialisation qu'implique l'école. C'est cette sécurité affective qui lui permettra d'affronter la collectivité dans les meilleures conditions. S'il est gardé par une nourrice aimante et dynamique, qu'il fréquente régulièrement une halte-garderie ou vit dans une famille ouverte vers l'extérieur, l'équilibre entre ses besoins affectifs et la nécessité d'une socialisation est parfait. Et puis, contrairement aux idées reçues, l'école marque une profonde rupture, même pour les enfants gardés en >crèche. Les enseignants le constatent : certains enfants, élevés à la maison jusqu'à leur entrée en >école maternelle, s'adaptent parfois bien plus vite que les autres. L'adaptation de l'enfant à l'école ne dépend pas d'un mode de garde mais de son entourage affectif et social.

L'intégration des enfants étrangers à l'école

Voilà un point sur lequel tout le monde s'entend. Les enfants étrangers et issus de l'immigration, dont les parents ne parlent pas bien français, ont intérêt à fréquenter tôt l'école maternelle. Certains spécialistes y mettent, cependant, un bémol : à condition de bénéficier de bonnes conditions d'accueil et de souplesse dans le règlement de l'école (>doudous, >tétines, >couches), dans l'esprit des classes passerelles.

Le développement du langage à 2 ans

Les spécialistes ne sont pas tous d'accord. Selon Alain Bentolila, professeur de linguistique en université : « L'acquisition du >langage dépend de la médiation bienveillante et exigeante dont va bénéficier l'enfant. A cet âge, il a besoin d'un rapport quasi individuel avec l'adulte, ce que l'école ne propose pas » (Le Monde). Agnès Florin, professeur de psychologie et spécialiste de la scolarisation à 2 ans, souligne au contraire que « Toutes les études disponibles montrent un avantage de la scolarisation avant 3 ans, au moins dans le développement du langage » (Le Monde). Enfin, cette scolarisation peut avoir aussi un effet inverse si l'enfant ne parle pas où s'exprime dans un langage incompréhensible à son entrée à l'école, car à force de ne pas être compris, il peut être exclu et faire un blocage.

Les apprentissages et les activités chez les tout-petits

Les enseignants de toute petite section de maternelle ont parfois le sentiment de passer plus de temps à gérer le quotidien qu'à enseigner. Avec plus de 20 enfants, entre les séances d'habillages, de déshabillages, les problèmes de pipi, de pleurs ou d'excitation dus à la fatigue, les doudous perdus... le temps consacré aux >activités est d'autant plus réduit. Les études du ministère de l'Education nationale l'attestent : excepté pour les enfants étrangers et issus de l'immigration, l'avantage est assez faible du point de vue des acquisitions scolaires par rapport à un enfant scolarisé à 3 ans.

Les inégalités scolaires selon les âges

Un rapport de 2001 conteste cette idée longtemps défendue. Les enfants scolarisés à 2 ans ne réussissent pas mieux à l'école que ceux entrés à 3 ans. En revanche, la différence est bien réelle entre les enfants scolarisés à 3 ans et à 4 ans.

Scolarité : le développement psychomoteur

Selon les >pédiatres, si on laisse faire la nature, la maturation neurologique commandant les sphincters et permettant >l'acquisition de la propreté est achevée à 3 ans, même si chez certains enfants, elle peut survenir plus tôt. Le problème est que pour pouvoir l'inscrire à la maternelle, on demande consciemment ou inconsciemment à l'enfant d'accélérer le processus de la propreté. D'emblée, on associe contrainte et scolarité.

Le coût financier pour les parents d'une scolarité précoce

Il peut être moins élevé pour certains enfants accueillis en crèche et dont les parents ne payaient pas le tarif maximum. Pour les autres, le coût de la >cantine, de la garderie et de la baby-sitter (par exemple entre 16 h 30 et 19 heures), voire le mercredi, peut être aussi élevé, voire plus, à l'école.

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