Congé parental : les joies et les difficultés vues par un papa

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par

Sébastien a pris un congé parental d'un an après la naissance de sa deuxième fille. Il revient aujourd'hui sur les satisfactions et les difficultés de cette expérience.  

Un papa en congé parental : "j’aurais adoré être père au foyer"

« Quand ma femme est tombée enceinte de notre deuxième enfant, l’idée du congé parental a commencé à germer dans ma tête. Après la naissance de ma première fille, j’avais eu l’impression d’être passé à côté de beaucoup de choses. Quand nous avons dû la laisser à la crèche alors qu’elle avait seulement 3 mois, cela a été un véritable déchirement pour moi. Je savais que la collectivité n’était pas idéale pour un tout-petit mais nous n’avions pas le choix. Ma puce a été constamment malade la première année, j’ai eu l’impression de ne pas être suffisamment là pour elle. Ma femme a une activité professionnelle très prenante, il a toujours été assez clair que de nous deux ce serait moi qui irais chercher la petite le soir, qui gèrerais le bain, le dîner etc.

Une décision que j'ai dû imposer

J’ai dû batailler pour imposer mon congé parental à mon épouse. Elle me disait que ce n’était pas nécessaire, que nous pouvions toujours prendre une nounou de temps en temps pour nous soulager, et que financièrement ça allait être compliqué. Elle avait raison sur ce dernier point, mais pas sur le reste. J’ai donc décidé d’interrompre mon activité professionnelle pendant un an. A mon travail, je suis cadre dans le public, ma décision a été très bien accueillie. J’étais certain de retrouver un poste équivalent à mon retour. Evidemment, il y a toujours des gens qui vous regardent avec un air sceptique, qui ne comprennent pas votre choix. Un papa qui arrête de travailler pour s’occuper de ses enfants, on trouve ça louche. Et comble du comble, ce sont les femmes qui ont eu les réactions les plus sexistes.

Veiller au bien-être de mes filles, ma première satisfaction

Cette année avec mes enfants a été très enrichissante. J’ai pu veiller à leur bien-être, à leur épanouissement. J’ai arrêté de courir tous les matins, tous les soirs. Ma grande a fait sa rentrée en maternelle sereinement. J’ai pu lui éviter les journées à rallonge avec la garderie le soir, le centre de loisirs le mercredi, la cantine tous les jours. J’ai aussi profité à fond de mon bébé, j’étais là pour toutes ses premières fois, je ne le regrette pas. J’ai pu aussi continuer à la nourrir au lait maternel plus longtemps, une vraie satisfaction. 

Des difficultés aussi...

Les difficultés, je ne peux pas les éluder, car il y en a eu de nombreuses. Ma deuxième fille a mis beaucoup de temps à bien dormir et j’ai accumulé un vrai manque de sommeil qui a parfois pesé sur mon comportement. A certains moments j’ai failli craquer, heureusement j’ai pu compter sur le soutien de ma mère et d'autres blogueurs parents. Depuis que je suis papa, je tiens un blog, . Nous avions mis de l’argent de côté pour pallier mon absence de salaire, mais évidemment ce n’était pas suffisant. Alors nous nous sommes un peu serré la ceinture. Moins de sorties, des vacances sans prétention, pas d’investissement dans la maison… Le fait d’avoir du temps permet cependant de mieux calculer les dépenses, d’aller au marché, de cuisiner des produits frais. Pour les impôts, nous avons eu une mauvaise surprise : comme le calcul est fait sur les salaires de l’année précédente, nous avons dû payer des sommes importantes. 

Le retour au travail en douceur

Très sincèrement, je pense que j’aurais adoré être https://www.parents.fr/etre-parent/papa/devenir-pere-au-foyer-60939père au foyer. Durant cette année passée avec mes enfants, j’ai tissé des liens avec plein de parents, je me suis construit une vraie vie sociale et j’ai même créé une association. L’objectif de cette dernière est de donner des conseils aux parents aussi bien sur les soins, l’éducation de leur enfant que sur la puériculture en général. Mais la vie est telle qu’elle est, et les contraintes financières ne m’ont pas vraiment laissé le choix. J’ai repris le travail à 80 % car je voulais continuer d’être là pour mes filles le mercredi. Il y a un côté libérateur dans le fait de retrouver une vie professionnelle. Nouveau boulot, nouveaux collègues, nouveaux challenge… mais je dirais qu’il m’a bien fallu un mois pour reprendre le rythme, découvrir mes nouvelles fonctions.

Au niveau de l’organisation à la maison, rien n’a vraiment changé

C’est toujours moi qui m’occupe du quotidien. Je vais chercher mes enfants le soir, j’ai la chance d’habiter tout près de mon travail. Ma femme n’a pas changé ses habitudes, elle sait qu’elle peut se reposer sur moi. Nous trouvons notre équilibre et je respecte son choix, pour elle sa carrière est plus importante que le reste. Mes filles ont fait leur rentrée en septembre (crèche et école) et nous avons pu progressivement nous habituer à la séparation. Je ne regrette pas cette expérience. Néanmoins, ce n’est pas une décision qui se prend à la légère. On doit peser les "pour" et les "contre", savoir qu’on va forcément perdre en qualité de vie mais gagner du temps. C'est précieux. Aux papas qui hésitent, je dirais, "réfléchissez bien", "anticipez" mais si vous vous sentez prêts "foncez" ! C'est une expérience que l'on a qu'une fois dans sa vie. 

En vidéo : PAR - Un congé parental plus long, pourquoi ?

Sujets associés