Je n'ai jamais donné un biberon de ma vie à mes enfants

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le

Pour Florian, l’allaitement est une évidence. Ses deux enfants ont été nourris au sein jusqu’à leurs trois ans. Résultat : il n'a jamais pu donner le biberon à ses enfants. Voici son témoignage.

« A l'époque où notre "grand" est né (en 2005), je venais d'avoir 21 ans, je ne connaissais que les biberons et n'avait aucune connaissance sur l'allaitement, ni ma femme d'ailleurs.Nous en avions parlé avant l'accouchement, elle voulait essayer de donner le sein, sans conviction, moi non plus. On s'est dit qu'au pire on donnerait un biberon, comme tout le monde. Et puis ce soir-là, lorsque Ryan est né, ma femme s'est aussi révélée. Elle a tout de suite accroché. Et moi, j'ai trouvé ça magique ! Au début, cela m'a réellement paru bizarre. Comment mon fils pouvait-il se nourrir avec le sein de ma femme ? Mangeait-il suffisamment ? Je me suis alors laissé guider par la maman qui m’a rassuré sur les bienfaits de l'allaitement.

La relation entre ma femme et moi est souvent mise entre parenthèses

Les moments les plus "embêtants" durant les premiers mois étaient les montées de lait, impressionnantes et débordantes, c’est le cas de le dire ! J’ai aussi eu du mal à trouver ma place au début, je me disais que je ne servais pas à grand-chose. Mais j'ai accompli d'autres tâches pour nos fils. Certes, je n'ai jamais donné un biberon de ma vie à mes enfants, mais j'ai contribué à leur allaitement, à ma manière. La nuit j'apportais le bébé dans notre lit. La mise au sein était ainsi faite, souvent nous nous endormions tous, et finalement cela aura duré trois ans à chaque fois.
Pour le deuxième, on ne voulait pas que le grand se sente rejeté car le bébé allait dormir dans notre chambre, dans notre lit. Du coup, le soir, nous n'étions plus trois mais quatre dans le lit. Ce n’est pas toujours évident. Mais on essaie de faire au mieux. Après les moments câlins, ils vont dans leur lit respectif. Le souci, c’est que notre dernier refuse de dormir dans sa chambre, il veut sans cesse être près de nous. Pour qu’il se sente bien, on a donc installé un petit lit collé au nôtre.
La relation entre ma femme et moi est souvent mise entre parenthèses. Mais on a trouvé des astuces en se donnant des rendez-vous. Je me dis qu’on profite à fond de nos enfants actuellement, qu'ils grandissent vite et qu’on aura tout le temps de faire ce que l'on souhaite plus tard.

Ma femme est triste de devoir arrêter

« Notre sujet principal aujourd’hui est la fin de l’allaitement. Je vois bien que cette perspective rend ma femme triste. Je pense qu'il faut qu'elle arrête en douceur. On tente d’expliquer à notre fils, mais en vain... Elle a déjà réduit les tétées à deux par jour. On verra le mois prochain. Je ne veux pas la forcer, moi cela m'est égal du moment qu'elle le vit bien. Mais l'entourage est assez pesant, c'est agaçant. Et si c'était à refaire? Je recommence demain. Pourquoi se priver d'une nature si bien faite? Je dis souvent à ma femme qu’elle a une chance incroyable de pouvoir donner le sein. J’aurais aimé, moi aussi, avoir ce lien si fort avec notre fils. »

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