Allaitement prolongé, durée allaitement : combien de temps allaiter son bébé ?

Publié par Katrin Acou-Bouaziz  |  Mis à jour le par Esther Buitekant

En collaboration avec Véronique Darmangeat (consultante en lactation)

L’allaitement long peut présenter des avantages pour la mère comme pour l’enfant, notamment pour la santé physique et psychique. Quand parler d’allaitement prolongé ? Jusqu’à quand prolonger l’allaitement ? On fait le point avec Véronique Darmangeat, consultante en lactation.

L’allaitement est une grande aventure. Même si cela arrive, il est rare qu’une femme se projette dès la naissance de son bébé dans un allaitement long. Certaines mamans qui pensaient n’allaiter que quelques mois choisissent finalement d’allaiter jusqu’au sevrage naturel. D’autres passent au biberon plus tôt qu’elles ne le souhaitaient au départ. Chaque histoire d’allaitement est unique.

Quelle est la durée optimale de l’allaitement maternel ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie de bébé. En moyenne, les Françaises allaitent leur bébé pendant 15 semaines. Certaines femmes font toutefois le choix de continuer plus longtemps, on parle alors d’allaitement long. Un choix parfois mal perçu par la société.

Est-ce utile d’allaiter un mois ?

L’allaitement est utile, quelle qu’en soit la durée. Certaines femmes décident de faire uniquement la tétée de bienvenue pour donner le colostrum à bébé puis de passer au biberon. D’autres encore allaitent uniquement pendant leur congé maternité puis arrêtent lors de la reprise du travail. Pas de pression, chaque femme doit faire comme elle le sent. Même un allaitement de quelques semaines permet à bébé de bénéficier des précieux anticorps de sa maman et présente donc un intérêt.

A quel âge parle-t-on d’allaitement tardif ?

« Il n’existe pas vraiment de définition de l’allaitement tardif (ou prolongé), ou encore allaitement long, car cela dépend de la perception qu’a une population par rapport à l’allaitement. En Suède, allaiter un enfant d’un an n’est pas considéré comme étant un allaitement tardif, alors qu’en France c’est déjà perçu de cette manière ! », explique Véronique Darmangeat, consultante en lactation.

En effet, en moyenne, les Françaises allaitent leur bébé de façon exclusive pendant 3 semaines et demie, puis passent en allaitement mixte pendant 15 semaines, soit un peu plus de trois mois.

Bref, à chacune de définir son seuil, mais passé les six mois d’allaitement exclusif recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les mamans qui allaitent dans l’Hexagone entrent dans la catégorie « allaitement longue durée ». Et celles qui poursuivent au-delà des 1 an, 2 ans, 3 ans de l’enfant font encore office d’exception. Pour preuve ces mamans qui allaitent encore leurs enfants parfois jusqu’à leur 5 à 10 ans, et font régulièrement l’objet de critiques et de débats houleux.

Notons que l’OMS recommande l’allaitement maternel idéalement jusqu’aux deux ans de l’enfant, en parallèle et en complément d’une alimentation solide à partir des six mois du bébé, date limite pour débuter la diversification alimentaire.

Les avantages de l’allaitement prolongé pour l’enfant

« Je n’aime pas trop parler de bienfaits, car l’allaitement est tout simplement la norme de notre espèce. Le lait maternel reste un aliment complet et idéal tant qu’un enfant en a besoin, c’est-à-dire pendant plusieurs années. Cela lui permet d’avoir une alimentation complète et équilibrée », précise Véronique Darmangeat. Sans compter le rôle protecteur du lait maternel contre les virus et les allergies. Tout ceci à condition bien sûr que la mère respecte une hygiène de vie stricte sans alcool, ni tabac, ni médicament.

Les avantages de l’allaitement prolongé pour la mère

Plus une femme allaite longtemps sur l’ensemble de sa vie, plus elle diminue les risques de certains cancers, comme le cancer du sein par exemple. « Comme c’est un effet dose-dépendant, plus l’allaitement est long, mieux c’est », ajoute la spécialiste.

L’allaitement au-delà de six mois favorise également la perte de poids, puisque les kilos de la grossesse servaient précisément comme “stock” pour cette période particulière. Sans compter l’effet des hormones de l’allaitement sur l’humeur. « Ces hormones aident la mère à être plus patiente et plus en empathie avec ses enfants. Et l’on sait bien qu’il en faut beaucoup avec des enfants en bas âge ! », note la consultante en lactation.

Allaitement prolongé : donner le sein à un bambin

Concernant la crainte courante des mamans d’être « mordues » lorsque le bébé grandit, il faut relativiser. Téter ne nécessite pas l’usage des dents, et si petite morsure il y a, vous pouvez faire comprendre en douceur à votre enfant que vous n’êtes pas un anneau de dentition ! « A chacune de définir ce qui est bon pour elle et son enfant », insiste l’experte. Il faut donc fuir la pression d’un sevrage à la fin du congé de maternité, ou à six mois, si on a l’envie de continuer le maternage jusqu’aux 3 ans de l’enfant par exemple. Et également résister à la pression de poursuivre l’allaitement si on le vit mal et qu’on souhaite passer à autre chose dans sa relation avec l’enfant ou son propre corps.

Combien de temps dure la tétée de bébé ?

L’allaitement au-delà de six mois s’accorde sans problème avec la diversification alimentaire et la reprise du travail. Il devient un moyen parmi tant d’autres de nourrir l’enfant et ne requiert donc plus la même disponibilité. Il peut aussi se résumer à une ou plusieurs tétées « câlin » qui réconfortent le matin et ou le soir, la nuit aussi. Enfin, il constitue un point de repère pour l’enfant qui doit souvent s’habituer à un nouveau mode de garde.

L’allaitement long et désiré n’est jamais nocif

Pour Véronique Darmangeat, les choses sont claires : l’allaitement ne peut jamais nuire au bien-être de l’enfant. Lorsque celui-ci n’en veut plus, il se désintéresse du sein petit à petit, à son rythme. Cela survient généralement après un an. Le bébé qui se détourne du sein avant ce stade est en train de nous signaler qu’il fait une grève de la tétée, laquelle est généralement la conséquence d’une diminution de la sécrétion lactée de la maman. Et concernant la mère, tout est question de perception, de culture, de désir. L’arrêt de l’allaitement doit être une décision personnelle.

Quant au père ou autre parent, et aux aînés, qui pourraient se sentir exclus de ces moments, Véronique Darmangeat précise : « Si le père est d’accord avec cet allaitement, cela ne pose en général pas de problème. Les enfants plus âgés savent qu’ils n’ont plus besoin de téter, et ne sont donc pas gênés par l’allaitement du plus jeune. » En cas de désaccord, chacun doit pouvoir exprimer ses besoins afin de trouver un compromis satisfaisant pour toute la famille.

Quand arrêter l’allaitement ?

Là encore, la décision d’arrêter l’allaitement et de sevrer bébé appartient à chaque femme. Il n’y a ni durée type, ni obligation, tant que cet allaitement est désiré et non subi. A mesure que bébé grandit, le nombre de tétées et leur durée diminuent considérablement.

En vidéo : Comment allaiter, comment s’installer, Carole Hervé répond à toutes vos questions

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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