Beaucoup de parents traversent la même phase. C’est une étude menée par les chercheurs de l’Ohio State University Wexner Medical Center qui le dit. Menée sur un panel de 1005 parents âgés de 30 à 49 ans, elle a permis d’identifier le sentiment que les parents ont tous en commun : le manque de soutien dans leur parentalité. Frappés par l’isolement et l’épuisement parental, les jeunes parents se sentent souvent démunis et ont le sentiment de ne pas pouvoir s’appuyer sur leur entourage.
38 % des parents estiment qu’ils ne reçoivent aucun soutien dans l’accomplissement de leur rôle
En effet, 66 % des parents interrogés estiment que le rôle de parent leur impose de s’isoler et renforce leur sentiment de solitude. 38 % estiment qu’ils ne reçoivent aucun soutien dans l’accomplissement de leur rôle de parent. Un sentiment exacerbé par celui d’être isolé du reste du corps social. Ainsi, 79 % des parents admettent qu’ils aimeraient ou auraient aimé avoir des ressources pour échanger avec d’autres parents. « Trouvez un groupe de parents ou une classe parents-enfants où vous verrez toujours les mêmes personnes. C’est ainsi que les liens se créent. Il ne peut s’agir d’un seul événement », préconise Kate Gawlik, chercheuse, auprès de CNBC.
A cet isolement, s’ajoute l’épuisement parental. 62 % des parents disent être épuisés par leur parentalité et estiment même se trouver en état de burn-out parental. Moïra Mikolajczak, professeure en psychologie, estime que le stress déclenché par la parentalité s’installe trop dans la durée et provoque des effets néfastes sur la santé mentale et physique des parents. Elle identifie là un « syndrome d’épuisement qui découle d’une exposition prolongée au stress lié au rôle de parent, en l’absence de ressources suffisantes pour compenser ».
Un isolement qui épuise
Selon la psychologue, l’épuisement est physique et émotionnel chez les jeunes parents. Le sentiment s’apparente à une sensation de ras-le-bol, de ne plus pouvoir réfléchir, raisonner, prendre du recul. Cela finit par avoir des répercussions notables sur la santé globale des parents. Puis, cette sensation augmente et cela devient « trop » pour les jeunes parents, qui peuvent mettre en place un refoulement de leurs émotions ou des stratégies d’évitement afin de se dissocier de la réalité qui est devenue trop difficile.
Selon la psychologue, ce cycle se termine en général avec l’émergence de sentiments tels que la honte ou la culpabilité de ne pas avoir « réussi » à surmonter toute cette charge parentale. Là encore, l’isolement joue un rôle prépondérant dans la dérive de ces états de détresse physique et psychique. Dès les premiers signes d’épuisement, les parents doivent essayer d’en parler autour d’eux et à professionnel de santé.
